TÉMOIGNAGE du Comité de Vendée de Volley-Ball

Le club

Acteur incontournable du sport en Pays de la Loire, le Comité de Vendée de Volley-ball ne cesse d’innover pour conjuguer performance sportive et engagement sociétal. Depuis 2019, une ambition nouvelle anime le comité : faire du volley vendéen un sport écoresponsable.

Sous l’impulsion de Katy Perreau, passionnée de volley et sensible aux enjeux environnementaux, une commission écoresponsable a vu le jour. “Quand Guillaume Papin a pris la présidence, j’ai proposé de créer cette commission”, explique-t-elle. Convaincue que le sport pouvait être un levier de transition écologique, elle a su rallier le bureau à sa cause. Depuis, la commission multiplie les actions concrètes pour réduire l’empreinte écologique des événements sportifs, sensibiliser les joueurs et promouvoir des pratiques durables.

L’évolution de la commission : de l’effort isolé à la force d’équipe

Au départ, la commission, c’était une aventure en solitaire. Une seule personne pour porter les projets ; pour coordonner, relancer les clubs, imaginer de nouvelles actions : Katy Perreau. Une tâche exigeante, et parfois frustrante.

Mais les choses ont évolué : aujourd’hui, ils sont trois. “On a triplé, en fait !”, sourit la responsable de la commission. Ce renfort était plus que bienvenu : travailler seule, c’est vite s’essouffler, manquer de recul et d’idées neuves. Avec une équipe élargie, la dynamique change. 

Les nouvelles recrues apportent leurs compétences et leur regard frais. L’une d’elles est passionnée par les fresques et la sensibilisation à travers l’image. L’autre, Guillaume, ancien président, apporte son expérience et sa connaissance du terrain.

Sensibilisation et terrain : les premiers pas vers un volley écoresponsable

Les premières initiatives ont visé à sensibiliser joueurs et clubs aux enjeux environnementaux. Une affiche, intitulée “Les huit défis du volleyeur écoresponsable”, a été lancée, accompagnée d’une brochure détaillant quinze actions concrètes pour réduire l’empreinte écologique, tant au sein des clubs que dans la pratique individuelle du volley.

Mais, l’objectif n’était pas simplement de transmettre des informations, c’était également de valoriser ce qu’il se faisait sur le terrain. “On voulait mettre en avant les bonnes pratiques des clubs en faisant une publication Facebook. Tous les mois, on appelait ça « Un club, un geste”. Malheureusement, la réalité logistique a vite rattrapé l’élan initial. “On a eu très peu de retours… et puis c’est chronophage de relancer”. Résultat : une poignée de publications, mais pas la dynamique espérée.

Alors, pour toucher un public plus large et créer du lien, la commission a opté pour des actions de terrain avec des stands et des ateliers lors d’événements, comme le Festi-volley ou un match de l’équipe de France. La commission a également multiplié les actions en interne, notamment auprès des bénévoles et des encadrants : “On a fait différents ateliers, comme la fresque du sport responsable. Un sur une plénière, un autre sur un stage jeunes… Bon, celui-là n’a pas eu le résultat escompté, mais on a le mérite d’essayer, je dois dire !”, raconte la responsable mi-sourire, mi-réaliste.

Des décisions fortes pour réduire l’impact environnemental

Au-delà de la sensibilisation, des mesures concrètes ont été prises pour réduire l’empreinte écologique des compétitions, notamment depuis 2021. La commission a opté pour la fabrication des médailles des finales de Coupe et Challenge de Vendée en bois, réalisées par une artisane locale, tandis que les trophées ont été repensés sous un format réutilisable. Chaque année, le nom du vainqueur est gravé sur une statuette en bois, qui circule de club en club.

Un choix qui n’a pas fait l’unanimité au départ : certains regrettant le côté “moins prestigieux” de ces récompenses. Pour répondre aux attentes tout en restant fidèles aux valeurs écoresponsables du comité, une nouvelle formule est en cours d’élaboration : un trophée en bois avec une plaque détachable en bois pour que chaque club puisse conserver une trace de sa victoire.

Dernière initiative en date : l’intégration de critères écoresponsables dans le cahier des charges des clubs candidats à l’organisation des compétitions. Au-delà des exigences techniques classiques, un volet spécifique a été ajouté pour encourager les bonnes pratiques : tri des déchets, réduction des emballages jetables, approvisionnement en circuits courts…

Mais plutôt que d’imposer ces changements, le comité a choisi d’accompagner les clubs dans leur mise en place. “Cette semaine, on a fait deux heures de visio pour discuter avec le club co-organisateur. On leur a demandé : Le paquet de chips, on peut la remplacer par quoi ?”. Des échanges concrets, parfois très pratiques, qui font naître de nouvelles habitudes. “Si on le fait bien et que les clubs y trouvent leur compte, ils continueront peut-être à le faire sur leurs propres événements, sans qu’on soit derrière à pousser”.

Entre ambitions et réalités de terrain

Si l’écoresponsabilité progresse, elle se heurte encore à certaines résistances. “On nous dit que ça ne fait pas rêver, que ce n’est pas sexy, que les jeunes ont besoin d’avoir plein de trucs”, admet Katy Perreau. Adapter sans renier ses valeurs, convaincre sans imposer, telle est la ligne directrice du comité. 

Néanmoins, “Il y a des clubs où ça infuse, clairement”, reconnaît la responsable de la commission. Ce sont surtout les clubs “un peu plus gros”, avec plus de moyens humains et financiers, qui parviennent à enclencher ce type de démarche. Car dans les petites structures, où l’on peine déjà à trouver des bénévoles pour assurer le quotidien, difficile de chambouler ses habitudes. La réalité de terrain pèse. Et changer, ça demande du temps… et de l’énergie.

C’est en prenant conscience de cette limite que la commission a ajusté son approche. Plutôt que de vouloir tout transformer par la formation, elle a décidé de miser sur l’exemple : mettre en lumière ce que d’autres clubs font, valoriser les initiatives concrètes, et espérer susciter l’envie. Montrer que ce n’est pas forcément compliqué, ni hors de portée.

Et cette stratégie semble porter ses fruits. Par exemple, lors de la prochaine plénière, un club vendéen viendra présenter son initiative : faire réparer les mires (ces petites baguettes qui encadrent le filet) plutôt que de les remplacer systématiquement. Résultat : moins de déchets, un coût réduit et un artisan local qui travaille. De quoi séduire aussi bien les convaincus que les pragmatiques.

Quand l’écoresponsabilité heurte les habitudes : l’art de trouver des compromis

Mais là où les résistances sont les plus vives, c’est ailleurs. “Le vrai frein, c’est de faire changer les mentalités”. La responsable de la commission évoque une réunion du bureau du comité où un débat a éclaté sur… des tee-shirts. Un membre souhaitait en offrir à tous les jeunes revenus d’une compétition. Pour la commission, hors de question. Pas pour le plaisir de dire non, mais parce que “c’est tout ce contre quoi on essaie de lutter : la logique du souvenir matériel, de l’objet vite acheté, vite oublié”.

“On nous dit : Mais ça fait rêver, un tee-shirt, c’est un souvenir ! Nous, on dit : c’est pas parce qu’on est écolos qu’il faut se priver de tout, mais il faut trouver d’autres façons de faire plaisir”. Et c’est tout le défi : inventer des alternatives désirables. Dans ce cas précis, la solution a été maligne et consensuelle : offrir aux jeunes une place pour assister à un match d’une équipe professionnelle. Même budget, mais une expérience qui marque.

Ces frictions, la commission les connaît bien. “Si on n’apporte pas une autre solution, on passe un peu pour les rabat-joies… Donc, on passe beaucoup de temps à trouver des idées qui donnent envie, pas juste des contraintes”.

Pas toujours simple d’avancer, il y a des gestes à négocier, des habitudes à questionner. Mais malgré l’énergie que cela demande, l’équipe tient bon.

Les projets en construction de la commission

Pas de grande révolution en vue, mais une volonté tenace de continuer à faire émerger, petit à petit, un volley plus responsable. Parmi les chantiers en cours, une réflexion est sur les déplacements : comment encourager le covoiturage ou mutualiser les trajets pour les événements, sans alourdir la charge des clubs ? Une piste évoquée : récompenser les comportements vertueux, par exemple une consommation gratuite au bar pour les supporters venus ensemble.

“Le covoiturage, dans les clubs, c’est déjà bien ancré. Mais sur les événements, il y a encore une marge de progression”, explique Katy Perreau. L’idée est donc de trouver des incitations simples et positives pour accompagner les habitudes qui ont du sens.

Autre axe de travail : mieux cadrer les événements internes, comme les plénières ou les rassemblements sportifs. L’objectif est d’identifier des prestataires engagés, traiteurs ou producteurs locaux, et d’inclure systématiquement des critères clairs : produits de saison, offre végétarienne, boissons locales…

CONCLUSION

Alors non, la transition ne se fait pas en un claquement de doigts. Il y a des débats, des tensions, des ajustements permanents. Mais il y a surtout un cap, et une dynamique portée avec sincérité.

Parce que oui, on peut organiser une compétition sans plastique, célébrer une victoire sans t-shirt imprimé à la va-vite, marquer les esprits autrement qu’avec un objet. Parce que finalement ; ce que chacun gardera en tête, c’est aussi l’ambiance, le collectif, le jeu !

Et dans ce match-là, la commission écoresponsable du Comité Départemental de Vendée de Volleyball joue clairement pour durer.

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