TÉMOIGNAGE du Gym club Montalieu

Présentation du club

Au cœur du village de Montalieu-Versus, un club de gymnastique a su se faire sa place au sein du paysage sportif local. Le Gym Club Montalieu, fondé en 1991 par le docteur Jean-Yves Mandrillon et deux bénévoles passionnés, compte aujourd’hui 136 licenciés, de l’éveil à la gymnastique féminine en passant par les poussins et les aînés. Si son objectif premier reste l’épanouissement sportif des enfants et adolescents, c’est désormais aussi un véritable engagement environnemental qui guide ses actions.

C’est à travers une rencontre inattendue avec l’écologie que Gilles Koch, actuel président du club, qu’un déclic s’est opéré : “Un jour, ma fille est entrée et m’a dit : “Papa, je suis éco citoyenne au collège et tu vas vite changer tes habitudes !”. Après avoir pris conscience de son propre rôle dans un monde en crise, Gilles Koch s’engage alors activement dans des actions écoresponsables au sein du club, concrétisées par la signature, en 2019, d’une charte de développement durable avec la Fédération sportive et culturelle de France (FSCF). Une démarche qu’il ne considère plus comme un devoir, mais comme une passion, à l’image de l’enseignement qu’il transmet désormais à ses élèves.

De gestes simples aux grandes initiatives

Lorsque Gilles Koch évoque les actions mises en place, il sourit presque de leur évidence : “On a commencé comme tout le monde, avec les écocups et les couverts en bois lors des compétitions”. Une première étape qui en a rapidement entrainé d’autres. Le club a mis en place un tri rigoureux des déchets, favorisé l’achat local et encouragé des modes de déplacement plus responsables.

Concrètement, le covoiturage est devenu un mot d’ordre. “Nous incitons systématiquement les parents à partager leurs trajets pour les compétitions. S’ils ne peuvent pas venir, ils nous le signalent et nous prenons en charge leur enfant”, explique le président du club. Une démarche qui devrait s’améliorer avec l’arrivée, tant espérée, d’un minibus neuf places, commandé il y a trois ans et attendu comme une promesse d’avenir.

À chaque niveau de la vie du club, des mesures écologiques ont été intégrées : obligation pour chaque enfant de venir avec sa gourde réutilisable, interdiction des bouteilles en plastique et des canettes à la buvette, limitation des impressions papier, toujours privilégiées sur du recyclé quand elles sont inévitables, mutualisation de matériel avec d’autres clubs.

Mais le Gym club de Montalieu ne compte pas s’arrêter là. À l’occasion des deux compétitions à venir, le club prépare une nouvelle initiative : une opération de soutien à deux jeunes maraîchers locaux qui souhaitent planter un verger de 600 arbres fruitiers à proximité. “Nous allons proposer aux familles de participer à cette souscription”, annonce-t-il. Un geste concret pour réduire l’empreinte carbone du club, et surtout transmettre aux jeunes gymnastes une vision active de l’engagement écologique.

Donner une seconde vie aux équipements : le pari réussi du recyclage 

Le Gym club Montalieu reste également attentif à prolonger la durée de vie de chaque article. “Nous privilégions d’ailleurs les achats d’occasion, lors de bourses spécialisées”, explique Gilles Koch. Mais là encore, l’esprit écoresponsable du club s’est imposé dans les détails du quotidien. Plutôt que de vendre de nouveaux survêtements chaque saison, le club a fait le choix de la location. “Les parents versent dix euros pour l’année, et nous leur prêtons le survêtement, qu’ils nous rendent ensuite. Cela nous permet de le réutiliser l’année suivante pour un autre enfant”, détaille le président du club. Une solution à la fois économique, écologique et particulièrement adaptée aux jeunes gymnastes, dont la croissance impose souvent un renouvellement fréquent des tenues.

Même logique pour les justaucorps. Plutôt que d’acheter des pièces neuves onéreuses, parfois à plus de 75 euros, le club a instauré une bourse de vêtements : “On a proposé aux familles de racheter des justaucorps d’occasion à 20 euros pour l’entraînement, et pour les compétitions, on a facilité les reventes entre parents et gymnastes”. À chaque rentrée, une vraie chaîne de solidarité se met en place : anciens gymnastes, enfants qui ont grandi, familles qui quittent le club… Tous peuvent proposer leurs équipements encore en bon état, ce qui permet aux nouveaux d’en profiter à petit prix tout en respectant la logique de circularité.

Des jeunes à la barre

L’écologie au sein du Gym Club de Montalieu passe aussi par une vision à long terme, portée par une équipe rajeunie et déjà engagée. “J’ai fait entrer des jeunes dans mon conseil d’administration”, raconte Gilles Koch, “mon objectif, c’est de les former, de leur transmettre les clés pour qu’ils puissent, à terme, prendre le relais”. Une transmission essentielle, non seulement pour assurer la pérennité du club, mais aussi pour ancrer les valeurs d’écoresponsabilité au cœur de sa gouvernance.

Le président se réjouit de l’engagement écologique des jeunes membres du conseil d’administration, majoritairement des parents de 28 à 35 ans. Leur sensibilité environnementale se traduit par des idées concrètes et une exigence nouvelle. “Parfois, ce sont eux qui me corrigent !”, confie-t-il, évoquant une compétition où une jeune l’a incité à mettre en évidence le tri sélectif. Une dynamique de co-construction s’est installée, où chaque proposition écoresponsable est accueillie avec enthousiasme, qu’elle vienne du président ou des membres.

Un impact réel, surtout chez les parents

Du côté des licenciés, les changements initiés par le Gym club Montalieu semblent s’intégrer naturellement. “Chez les gymnastes eux-mêmes, je n’ai pas senti de différence flagrante”, admet le président, “je pense qu’ils sont déjà sensibilisés à l’école”.

Ce sont plutôt les parents qui, au fil du temps, ont modifié leurs habitudes. “Au début, certains jetaient leur papier un peu n’importe où, mais aujourd’hui, on les voit faire attention, chercher la bonne poubelle. Ce sont des petits gestes, mais ils montrent que le message passe”. Le covoiturage est l’un des succès les plus visibles : “Il est très bien perçu. C’est devenu fréquent que des enfants partent ensemble en compétition, et des parents s’organisent entre eux pour ramener d’autres gymnastes chez eux. Ça se fait de manière très fluide, presque instinctivement”.

Des obstacles à surmonter, mais un appui solide

Comme toute initiative de transition, ces nouvelles pratiques ne vont pas sans rencontrer quelques résistances. Certains parents se montrent réticents à modifier leurs habitudes ou à adhérer à certaines démarches. Mais ces cas demeurent marginaux. Financièrement, le club s’appuie sur une stratégie de demandes de subventions, avec des dossiers bien construits, souvent récompensés au-delà des attentes.

Une part importante des demandes concerne désormais directement ou indirectement les actions liées à la RSO : fonctionnement général, sport santé, éveil des enfants, valorisation du bénévolat ou transition écologique. Cette orientation, en phase avec les attentes des collectivités et des financeurs, renforce la crédibilité et la légitimité du club : “Aujourd’hui, on sait que ça parle aux élus. Il faut leur montrer qu’on agit concrètement, et qu’on partage les mêmes objectifs”.

Une fédération qui montre l’exemple

Le soutien de la FSCF n’est pas à négliger dans cette dynamique. “Aujourd’hui, la fédération pousse clairement vers plus de responsabilité. J’ai moi-même intégré la commission nationale RSO. Ce qui n’était pas visible il y a quelques années est devenu central”.

Le développement durable n’est plus cantonné à une commission isolée, mais s’impose désormais comme un axe transversal à toutes les politiques fédérales. Chaque congrès ou assemblée réserve désormais un temps à ces enjeux, et la fédération les a même intégrés à ses résolutions stratégiques.  Une évolution salutaire, selon Gilles Koch : « Avant, on faisait de la RSO sans le savoir. Aujourd’hui, il faut savoir ce qu’on fait, le dire, le formaliser, et continuer à se former”.

Des projets ouverts, une ambition collective

Et demain ? Le Gym club Montalieu ne compte pas ralentir. À court terme, Gilles Koch espère que les gymnastes pourront participer eux-mêmes à la plantation du verger soutenu par la souscription actuelle. Un autre espoir : l’arrivée tant attendue du minibus neuf places. “Cela fait trois ans qu’on l’attend. Quand il sera là, on pourra organiser des déplacements collectifs encore plus efficacement”.

Mais au-delà des projets identifiés, c’est l’état d’esprit du club qui fait la différence. Chaque idée nouvelle, venue d’un membre du conseil d’administration, d’un bénévole ou même d’un gymnaste, est accueillie avec ouverture, dès lors qu’elle va dans le sens de l’environnement ou du bien-être collectif.

CONCLUSION

Loin des grandes déclarations, le Gym club Montalieu incarne une écologie du quotidien, pragmatique et accessible. À travers une série de bonnes pratiques, le club construit une démarche écoresponsable cohérente, ancrée dans son fonctionnement. L’implication croissante des jeunes dans la gouvernance, la sensibilisation progressive des familles et le soutien de la fédération renforcent cette dynamique vertueuse. 

Ici, chaque initiative, même modeste, compte : un survêtement loué plutôt qu’acheté, une gourde plutôt qu’une bouteille, un arbre planté plutôt qu’ignoré. Et c’est bien cette addition de petits gestes, portés par une équipe engagée et ouverte aux idées neuves, qui fait la force et la sincérité de l’engagement du club.

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