Témoignage du Volley Ball Sarladais

Présentation du club

À première vue, rien ne distingue vraiment ce gymnase de Sarlat-la-Canéda, niché dans les vallons tranquilles du Périgord noir. Aucun bruit de foule, pas de gradins surchauffés, ni de stars sous les projecteurs. Et pourtant, derrière ses murs modestes, bat le cœur du Volleyball Sarladais, un club amateur à l’âme militante, presque malgré lui.

“On est un petit club, on n’évolue pas à un haut niveau”, précise d’emblée Anouk Pichat, la présidente depuis quatre ans. Avec ses 70 licenciés âgés de 4 à 65 ans, le club mêle compétition et loisirs, ainsi que convivialité et engagement.

Recycler, trier, partager

C’est avec des moyens dérisoires, mais beaucoup d’ingéniosité, que le club a initié ses bonnes pratiques. “On a commencé le tri sélectif pendant notre tournoi annuel de juin”, raconte Anouk Pichat. Puis, petit à petit, les bonnes habitudes se sont installées au quotidien. En l’absence de poubelles de tri dans le gymnase communal, le club s’est débrouillé : “Ce sont de vieux paniers à linge qu’on avait, c’est ce qu’on a trouvé de mieux !”

L’écoresponsabilité se décline ici en une multitude de petites intentions. Les vieux filets trouvent une seconde vie dans les campings, les ballons dégonflés deviennent des trophées dorés faits maisons ou deviennent des jouets pour chiens, et les équipements sont réparés, repeints, ou tout simplement détournés.

Lors des tournois, les verres en plastique jetable ont été bannis au profit de verres lavables, et les salades sont servies dans des barquettes réutilisables, accompagnées de couverts chinés en recyclerie.

Une cabane, des fleurs et un hôtel à insectes

C’est peut-être le symbole le plus inattendu de leur engagement : une petite cabane de jardin, installée à côté des terrains de beach-volley prêtés par la mairie. Elle sert de local de rangement, mais aussi de support d’expression écologique. “On l’a retapée avec du bois de palette, du plexi récupéré… Et on a planté des fleurs autour. On a même installé un hôtel à insectes, fait uniquement avec de la récup’. Ça n’a rien à voir avec le volley, mais ça me fait plaisir”, raconte la présidente du club.

Ici, l’écoresponsabilité n’est pas une ligne stratégique, ni un mot à la mode. C’est du bon sens. “Ce n’est pas une démarche militante. On ne s’est pas dit : “Soyons verts.” On fait comme on peut, avec ce qu’on a”.

Une gouvernance horizontale, des pratiques naturelles

Ce club fonctionne avec une forme particulière d’organisation : une gouvernance collective et fluide, où chaque membre du bureau apporte sa pierre à l’édifice. “On travaille vraiment en équipe. Les idées viennent spontanément, sans chef de projet”.

Ce fonctionnement sans hiérarchie rigide permet une adoption naturelle des initiatives écologiques. Et les licenciés suivent : “Le tri, tout le monde le fait. Les jeunes aussi, même s’ils se trompent parfois. On ne fait pas de grandes affiches ni de leçons de morale. Les bacs sont là, c’est compris”.

Les contraintes d’un territoire rural

Mais tout n’est pas simple pour autant. “Faire la vaisselle après un tournoi dans le gymnase, sans eau chaude, ce n’est pas pratique. Il faut ramener les barquettes chez soi et les laver au lave-vaisselle”, admet Anouk Pichat. Le covoiturage est aussi une utopie compliquée à mettre en œuvre dans cette zone rurale. “Les gens habitent loin les uns des autres. À part quelques jeunes qui s’organisent entre eux, c’est difficile”.

Néanmoins, le club bénéficie de minibus prêtés par la mairie pour les déplacements en compétition, mais là aussi, les moyens sont limités.

Une reconnaissance encourageante et des perspectives ouvertes

Loin des grands prix et des subventions massives, le Volleyball Sarladais a tout de même été récompensé par sa fédération dans le cadre du “challenge zéro déchet”. “C’était une auto-évaluation un peu laborieuse, mais on a gagné du matériel. Ça fait plaisir”.

Et demain ? Pas de plan sur la comète, pas de stratégie quinquennale. “On ne s’est pas posé la question de ce qu’on pourrait faire de plus. On avance à notre rythme”.

CONCLUSION

Au Volleyball Sarladais, on ne court ni après les podiums ni après les labels. On joue, on partage, on invente des solutions avec ce qu’on a sous la main. Même dans un petit club rural aux moyens limités, l’écologie de terrain, celle du quotidien , est à la portée de tous ! Sans discours, sans grandes campagnes, le Volleyball Sarladais montre que parfois changer les choses commence simplement !

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